Compte rendu de la manif antifa du 9 février à Paris

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En raison d’un trop grand nombre de connexions, et de problèmes lies au serveur, le compte rendu de la manifestation du 9 février n’arrive que 15 jours après l’événement sur notre site. Toutes les photos de la manif sont à retrouver ici.

Avant tout, nous remercions touTEs les participantEs de la manifestation du 9 février pour leur motivation, leur énergie et leur mobilisation. La réussite de la manif, on la doit à une poignée de militants de différents collectifs et organisations : outre La Horde, à l’initiative du projet, les Lesbiennes of Colors, le Mouvement Inter-Lycées Indépendant, les syndicalistes de la CNT RP et du CSR et le Collectif Antifasciste Paris-Banlieue (CAPAB), quelques militants autonomes d’Alternative libertaire et d’autres individuEs ont uni leurs forces, collant plus de 1000 affiches dans la capitale, et assurant la préparation et l’organisation du cortège. On pourra regretter que certains collectifs, organisations politiques ou syndicales n’aient pas voulu s’associer au projet, le plus souvent par frilosité ou défaitisme : espérons que ce ne soit que partie remise, et qu’ils feront preuve à l’avenir d’un peu plus de lucidité face à la nécessité de se mobiliser collectivement dans le contexte actuel.

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Car si nous avions appelé à cette manifestation, c’est que depuis des mois, et particulièrement ces dernières semaines, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes défilent derrière des slogans réactionnaires, nationalistes et racistes. Il y a 80 ans, des ligues nationalistes marchaient dans les rues de Paris pour imposer par la force leur idéologie. Quelques jours plus tard, partout en France, des milliers de personnes vont manifester leur antifascisme.... La France d’aujourd’hui n’est pas celle des années trente. Mais face à l’arrogance de l’extrême droite, ne pas réagir, laisser faire, attendre que ça passe, cela ne peut que renforcer un sentiment d’impuissance qui est le prix de nos renoncements.
Cependant, que les choses soient claires. D’abord, nous n’attendons pas de l’Etat, de sa police et de sa justice, qu’ils règlent le problème, car c’est l’État qui expulse les sans-papiers, qui chasse les Roms, qui contrôle au faciès, qui réduit nos libertés, qui enferme, qui maintient en place un système économique et social basé sur l’exploitation de la misère et les discriminations. S’opposer à l’extrême droite n’a de sens qu’associé aux luttes qui combattent toutes les formes d’exclusion, toutes les formes d’oppression : c’est pourquoi nous avons choisi de défiler ici, dans le dix-huitième. Tout au long du parcours, on a pu ainsi se rappeler les luttes d’hier qui sont toujours actuelles aujourd’hui : la lutte pour les droits des femmes devant la clinique rue Ordener, la lutte des sans-papiers à proximité de l’église Saint-Bernard en juin 1996, la lutte contre les violences sécuritaires à Barbès, où Makomé est tué en avril 1993 d’une balle dans la tête au commissariat, la lutte contre la violence de l’extrême droite en rendant hommage à Clément Meric en fin de parcours, huit mois après son assassinat.
Les crimes de l’extrême droite continuent encore aujourd’hui. Inacceptables, intolérables, nous n’aurons pour ces actes ni oubli, ni pardon.
Les 2500 manifestants du week-end dernier furent unis derrière la même idée d’un antifascisme autonome et sans concession : militantes lesbiennes et féministes, lycéenNEs en colère, sans-papiers, militants pro-palestiniens, antispécistes, libertaires et bien d’autres... Toutes et tous ont montré par leur présence que l’antifascisme est une lutte qui dépasse l’engagement des groupes et collectifs qui se concentrent sur la lutte contre l’extrême droite. Cette démarche déterminée et solidaire doit se poursuivre notamment à travers une convergence des différentes luttes conduites par les valeurs que nous défendons toutes et tous.
Toutes les photos de la manif ici