Commémorer les victimes homosexuelles du nazisme

Lu sur le site de Mondes sociaux :

homosexuel_camp_nazi

En France, les commémorations relatives aux victimes des deux guerres mondiales sont nombreuses : soldats tombés au front, résistants, déportés, Juifs… Mais celles consacrées aux victimes homosexuelles du nazisme sont plus rares. Pourtant, en Allemagne ou aux Pays-Bas notamment, les militants des associations gays et lesbiennes ont fait du droit de commémorer et d’être reconnu comme martyr un combat structurant de leur mouvement et de leur communauté et ont peu à peu réussi à obtenir gain de cause.

Régis Schlagdenhauffen, sociologue et Maître de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), a publié dans la revue Socio, un article retraçant l’histoire de cette revendication et visant à montrer comment la sphère privée interfère dans le politique jusqu’à être progressivement reconnue par lui.

Des premiers articles publiés dans les revues militantes au lendemain de la guerre, jusqu’à la construction, planifiée par l’Etat fédéral, du mémorial des victimes homosexuelles à Berlin situé en face du mémorial de l’Holocauste, en passant par la réappropriation du triangle rose que les nazis faisaient porter aux homosexuels dans les camps de concentration, la route a été longue. Aujourd’hui, il reste encore du chemin à parcourir, mais la tendance est à l’action pédagogique et éducative visant la progressive « normalisation » des vies homosexuelles, auprès d’une majorité de la population encore trop peu ouverte.