Calais : Où en est-on avec l’extrême-droite ?

Lu sur Passeurs d’hospitalités :

L’hypermédiatisation du bidonville de Calais avait aussi servi de caisse de résonance à l’extrême-droite calaisienne. Aux premières conférences de presse masquées ont succédé des veillées, au côté de la police, la nuit, près du bidonville et de la rocade d’accès au port. Des groupes de toute la France viennent se joindre aux groupes de Calais et des environs, qui se mettent en scène et véhiculent leur vision de la situation par des vidéos et des posts sur les réseaux sociaux (voir ici et ).

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À côté, dans l’ombre, des agressions par des personnes opérant en voiture, rapides et violentes, certains exilés étant laissés pour morts. Et puis en février 2016, un groupe est arrêté juste après une agression, ce qui conduit à d’autres arrestations. La nouvelle met les groupes d’extrême-droite calaisiens sous tension, certains scissionnent, des personnes lâchent l’affaire. La dynamique s’essouffle, même si elle ne disparaît pas.

Puis vient la destruction du bidonville, la fermeture des structures de mise à l’abri mises en place par l’État à proximité, et l’expulsion de des habitant-e-s.

À peine la liquidation du bidonville est -elle consommée que mes militant-e-s d’extrême-droite se mettent à la recherche du moindre signe du « retour des migrants ». Cette quête du moindre signe devient très vite traque des lieux où les exilé-e-s s’abritent. Filmer, rendre visible là où les gens se cachent, diffuser sur les réseaux sociaux, informer la police.

Et puis, lorsque la vidéo est filmée, la caméra éteinte, si le nombre le permet, commence l’after, insultes, intimidations, destructions, violences, ainsi que les exilé-e-s en témoignent. Et puis le jeu du champ / hors champ se sophistique. Provocation, caméra éteinte, et si les exilé-e-s répliquent on allume la caméra : une excellente image de « migrants agressifs ». La situation se tend donc, d’autant plus que la police n’est jamais loin, et que la connivence entre policier-ère-s et militant-e-s d’extrême-droite reste importante.