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Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 juin, un agent de sécurité a tiré sur deux migrants, dont l’un a été blessé dans le dos : ces violences ne sont pas isolées, mais reflètent le climat de haine raciste qui s’est développé à Calais depuis plusieurs mois. C’est dans ce contexte que vendredi 20 juin, à partir de 20h30, Plancton a organisé au CCL, à Lille, une soirée de soutien à No Border Calais, réseau d’activistes luttant, aux côtés des migrant-e-s et exilé-e-s, pour l’abolition des frontières et la liberté de circulation et d’installation de tou-te-s. Voici un rappel par No PBorder Calais des dernières attaques, tant institutionnelles que privées, qui ont visé les migrants de Calais :

Il y a deux semaines, les deux principaux camps de fortune abritant entre 500 et 800 exilé-e-s ont été détruits par l’action conjointe de la mairie UMP de Mme Bouchart et de la préfecture, sous le prétexte d’une opération sanitaire de traitement de la gale. Privé-e-s de leurs abris, une grande partie des exilé-e-s, soutenu-e-s par les activistes et associations présentes sur Calais et le littoral (No Border, mais aussi Médecins du monde, Terre d’errance, Salam, le Réveil voyageur, l’auberge des migrants, le secours catholique…) ont décidé d’occuper le lieu de distribution des repas, géré par l’association Salam (un vaste terrain bétonné et grillagé à ciel ouvert, en bordure du port), où un nouveau camp, censé être provisoire, s’est reconstruit en quelques jours.

Depuis, c’est le jeu de cache-cache avec la préfecture, qui s’est engagée à proposer un terrain pour le relogement, mais dont les propositions, sans cesse repoussées, semblent de plus en plus improbables. Entre temps, les exilé-e-s s’organisent en AG, communiquent entre les différentes communautés, gèrent leur nouveau lieu de vie, et ont abouti à différentes listes de revendications communes qui ont été remises en préfecture, et sont consultables ici.

Mais surtout, une vingtaine de migrants ont décidé de se mettre en grève de la faim mercredi 11 juin, dans une tentative douloureuse de faire respecter et entendre leurs revendications.

Destinée à durer une dizaine de jours (après 24 h de jeûne, les premières complications physiques et psychiques commencent déjà à apparaître), elle se déroule dans des conditions préoccupantes, les grévistes se tenant sous des bâches de fortune, aux quatre vents, et ayant déjà démarré le jeûne dans une santé physique précaire.

Le climat de haine à l’égard des exilé-e-s continue chaque jour à se manifester : la dernière (horrible) preuve en est la chasse à l’homme d’un agent de sécurité calaisien, qui, ce vendredi, n’a pas hésité à sortir la carabine contre deux migrants, très sérieusement blessés et traumatisés.

Pendant ce temps, le préfet convie les associations à une réunion puis à une conférence de presse sur la question des exilé-e-s, mercredi 18 juin matin… sans y convier aucun-e représentant-e des communautés.
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