Bure : des milices face aux opposant.e.s à l’enfouissement des déchets nucléaires

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de presse des équipes médicale et juridique du mouvement d’occupation du Bois Lejuc sur les violences subies par les manifestant.e.s à l’occasion de la manifestation de réoccupation de ce samedi 16 juillet 2016.

On l’avez déjà vu au Testet dans le Tarn, de décembre 2013 à aujourd’hui, où des milices participent activement et en étroite collaboration avec les forces de l’ordre à la répression contre les opposant.e.s au barrage de Sivens et à l’agriculture productiviste. Milices orchestrées par les pouvoirs publics, avec la complicité de la FNSEA, des réseaux du Front National 81, des réseaux de la société civile locale.

On le voit à Bure (mais aussi à Calais) où se développe des formes nouvelles de répression , para-policières, para-militaires et para-étatiques. Le monopole répressif n’est plus réservé aux seules forces de l’ordre "officielles" : nous nous devons d’informer le plus grand nombre sur ces nouvelles pratiques du pouvoir pour garantir les intérêts économiques et l’hégémonie capitaliste et étatique sur nos territoires.

Nous souhaitons également témoigner notre soutien et notre solidarité aux personnes qui ont subies ces violences et nous leur souhaitons un bon rétablissement. Ne nous laissons pas intimider !

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Dimanche 17 juillet 2016, Bure.

Ce samedi 16 juillet 2016, des habitant.e.s, des paysann.e.s, des militant.e.s, des familles et des soutiens internationaux, ont participé à la manifestation de réoccupation de la forêt de Mandres-en-Barrois. Ce bois tricentenaire, ayant déjà subi les dégâts causés par les premiers travaux illégaux de l’ ANDRA, est voué à disparaître pour laisser place au projet insensé d’enfouissement des déchets nucléaire CIGEO.

Ce cortège d’au moins 400 personnes, unies par le désir de défendre ce bois et d’empêcher la poursuite de ce projet et de ces travaux illégaux, a convergé vers la forêt. Cette manifestation joyeuse et déterminée s’est achevée par un grand repas et par une nuit au sein du bois Lejuc.

Au lendemain de cet événement, les équipes médicale et juridique du mouvement, ayant pris en charge les personnes blessées et recueilli de nombreux témoignages, en tirent un constat alarmant.

Tout au long de la journée du 16 juillet, les participant.e.s ont rapporté les innombrables agressions commises par le service de sécurité privé de l’ANDRA. Equipés de boucliers transparents, de casques, de matraques, de sprays lacrymogènes, de manches de pioches et de frondes, ces soi-disant « vigiles » chargés de la sécurisation du site se sont en réalité constitués en une véritable milice mobile, allant au contact et pourchassant dans les champs et dans les bois les manifestant.e.s pour les passer à tabac et voler leurs affaires.

Les personnes agressées ont été molestées à coups de bâtons et de matraques, de coups de pieds et de poings, ont reçu des jets de pierre, ont été gazées directement dans le visage et, pour certaines d’entre elles, se sont fait enfoncer la tête dans le sol, taper sur le crâne et rouer de coups.

Suite à ces faits, l’équipe médicale fait état d’au moins 5 personnes blessé.e.s, présentant des traumatismes et blessures ouvertes à la tête, ainsi que de multiples blessures au dos et aux membres. Une de ces personnes a perdu connaissance pendant quelques instants. De nombreuses personnes sont en état de choc suite à ces violences.

En outre, 3 manifestants ont été blessés par des tirs de flashball et de grenades de désencerclement effectués par les gardes mobiles. Ils présentent diverses lésions aux jambes et au bras. Plusieurs participant.e.s témoignent également de jets de pierre non seulement par les vigiles mais aussi par les gendarmes.

En effet, ces derniers ont constamment entretenu un rapport ambivalent concernant les actes de la milice de l’ANDRA. Comptant sur ces mercenaires pour faire le « sale boulot », les forces de gendarmerie se sont à plusieurs reprises retirées afin de laisser les groupes de vigiles agir librement puis sont intervenues pour arrêter des manifestant.e.s agressé.e.s. Quatre participant.e.s ont été placé.e.s en garde-à-vue.

Par ce communiqué, nous tenons à dénoncer le caractère insupportable des ces violences graves infligées par la milice privée de l’ANDRA et de la connivence à peine cachée de ces dernières avec les forces de gendarmerie. Nous condamnons la présence de groupes armés et violents distillant un tel climat de terreur pour le compte de l’ANDRA.

Infos  : vmc.camp/fil-info / vmc.camp / burestop.eu / burezonelibre.noblogs.org

Contact  : sauvonslaforet@riseup.net / Tel (médias) 07 58 65 48 89 Tel (infos relais urgence) 07 58 13 18 61

bure 16 juil 2016