Bulletin #6 du collectif antifasciste des Hauts-Cantons

Bulletins collectif hauts cantons #6 -min

Alors que les Brigandes ont fermé leurs différents sites internet, et qu’elles se font plus discrètes qu’avant à la Salvetat, le collectif antifascistes des Hauts-Cantons poursuit tranquillement ses activités : pour preuve, un nouveau bulletin est sorti le mois dernier, à télécharger ici avec un long article sur police et extrême droite, et d’autres sur les Gilets jaunes ou les violences d’extrême droite. Vous pouvez lire l’édito ci-dessous :

Nous l’avons déjà dit ici, plus d’une fois, et le redisons encore, le danger principal de l’extrême droite, c’est que l’on ne la prend pas au sérieux. Et c’est particulièrement vrai dans nos « démocraties apaisées », c’est à dire anesthésiées.

Ses thèses semblent tellement archaïques, qu’on ne les regarde que comme des ombres du passé. Mais vient le jour où la situation sociale et économique fait que l’impossible revient comme réalité.

C’est malheureusement bien ce qui se passe aujourd’hui dans le monde où l’augmentation des inégalités, conjuguée à la destruction des structures sociales et à l’affaiblissement historique des mouvements de lutte des classes, per- mettent aux droites les plus réactionnaires de revenir au pouvoir. USA, Brésil, Italie, Autriche, Hongrie, Pologne, Tchéquie... autant de pays où l’accession de l’extrême droite au pou- voir est effective.

En France, 40 ans de libéralisme économique ont rendu possibles et peut-être imminents des scénarios improbables hier :
 l’accession au pouvoir, par les urnes, du Rassemblement National (FN) avec dans son ombre des groupes néofascistes ou néonazis : possible ;
 une alliance de souverainistes de gauche avec l’extrême droite (comme en Ita- lie) : possible ;
 un coup d’Etat militaire plus ou moins assumé : pourquoi pas ?

Ce temps chaotique est celui tant attendu par l’extrême droite. C’est le temps de la grande confusion, tant souhaitée et instillée depuis bien longtemps par tous les Soral, Crevelle, Zemmour (pour les plus connus)... C’est l’aboutissement de ce confusionnisme néofasciste, travaillé inlassablement par des groupes comme Egalité et Réconciliation, Riposte Laïque, Le Lys Noir...

C’est aussi le résultat de ce flirt coupable avec l’extrême droite que certains acceptent au nom « de la nation », « du peuple » ou de la « liberté d’expression ». Flirt qui amène des militants de base à se compromettre dans des petits coups médiatiques avec les pires crapules, des leaders comme Mélenchon à admirer Eric Drouet, ou Ruffin à promouvoir une personne comme Etienne Chouard.

Bien sûr le pire n’est jamais certain. Mais sans un mur infranchissable entre les forces sociales et les extrêmes droites, qu’en sera-t-il ?