Des antifascistes et anarchistes brestois nous ont fait parvenir cette mise au point, suite aux dégradations contre le nouvellement ouvert local du Front national dans la ville :

Brest actuellement, c’est une population lassée par une municipalité PS qui n’a plus rien de socialiste et où l’impopularité de la droite maintient l’UMP durablement hors-course. C’est dans ce climat que le FN a choisit de débarquer dans l’espoir de récupérer les insatisfait-e-s de tout bord. Seulement voilà, l’équipe FN installée depuis fin septembre rue Anatole France, ne sait vraisemblablement pas où elle a atterri.
Depuis son ouverture, le local du FN est la cible régulière de graffitis, quand ce n’est pas de dégradations matérielles. La panique au FN a été à son comble lors du rassemblement antifasciste qui s’est tenu à sa porte le 9 novembre dernier. Quelques jours plus tard, plusieurs sites "informatifs" de la fachosphère (relayés par Le Télégramme local) faisaient état d’une véritable attaque de l’extrême-gauche contre la local FN, sous les yeux impassibles des autorités. Ces mêmes sources évoquent des personnes cagoulées et armées "de chaînes et de bâtons" qui auraient procédé à des actes de vandalisme en marge de la manif et interdit "l’accès aux sympathisants et adhérents frontistes". L’extrême-droite affirme que les initiateurs de cette manif seraient des gangsters antifas, qui terroriseraient la population brestoises depuis des années.
Que les choses soient claires : il n’y a pas eu la moindre dégradation ou agression lors de ce rassemblement. On se demande d’ailleurs comment des membres FN ont pu être témoins d’une quelconque action du cortège antifa puisque ce samedi 9 novembre, nous avions trouvé un local vraisemblablement déserté depuis peu, et pas de frontistes dans la rue non plus. Demandons aussi au Télégramme , dont aucun-e journaliste n’était sur place, d’où il tient ses sources ? Dans ce regroupement, aucune violence n’était prévue au programme et tout le monde s’y est tenu. A propos de la supposée impassibilité des autorités, le FN n’a peut-être pas dû apprécier les stickers sur ses vitrines, mais ce n’est pas (encore ?) ce qu’on peut qualifier d’actes de vandalisme. Le FN a bien subit des dégradations à d’autres moments, mais les imputer aux antifascistes brestois-e-s, ou même à un quelconque groupe politique au sens propre du terme, relève de l’affabulation.
Encore heureux : il n’y a pas besoin d’être particulièrement politisé-e pour voir l’extrême droite d’un mauvais oeil ! Et les frontistes devraient arrêter de se prendre pour le centre du monde quand leur façade se retrouve taguée. Peut-être ne les a-t-on pas informé que Brest est une ville couverte de graffitis où aucun local politique n’est épargné de la frustration des habitant-e-s. C’est ainsi qu’est Brest, si le FN veut la changer, nous lui souhaitons bonne chance. Dès 2010, le Bloc Identitaire parlait déjà d’antifas armé-e-s jusqu’aux dents pour justifier l’échec de sa manifestation du 1er mai à Landivisiau. Rebelote avec les adeptes de Batskin et Soral sur Paris, après le meurtre de notre ami Clément Méric le 5 juin 2013, qui a provoqué plusieurs rassemblements de grande ampleur à Brest... En carence de vraies raisons de tirer la sonnette d’alarme, le FN et l’éventail de groupes crypto-fascistes apparus dans son sillage s’autorisent de plus en plus à prendre leurs rêves et leurs cauchemars pour des réalités, au point que Marine Le Pen elle-même évoque les prétendues violences de l’extrême gauche bretonne lors de son passage à Guerlesquin le 25 nov. Tout cela avec le renfort involontaire du Télégramme , qui s’est toujours plu à amalgamer antifascisme et rixes nocturnes brestoises alors même que l’ensemble des antifas locaux désapprouve ces violences alcoolisées.
L’hostilité de la presse locale à notre égard est en fait due à notre implication de longue date dans la lutte contre la gentrification du quartier St-Martin, par la mafia légale du maire François Cuillandre, dont les connivences avec Bouygues Construction entraînent progressivement la défiguration architecturale de la ville, et où les médias officiels ont pour rôle de faire passer la pilule aux habitant-e-s. Pendant ce temps, insignifiante à Brest, l’extrême-droite n’est bonne qu’à se faire passer pour la victime des horribles antifas. Mais Brest est une ville où la manipulation politique ne prend pas, une ville qui, bien qu’inquiète face à la politique d’une mairie PS corrompue par l’argent, ne se laissera pas pour autant tomber dans le piège de l’extrême-droite. Nous sommes depuis longtemps habitué-e-s aux dérives mythomanes des quelques pseudo-journalistes qui nous servent de détracteurs.
Mais pour la suite, nous avons des projets plus constructifs qu’un pugilat médiatique, c’est pourquoi ce billet sera notre unique réponse aux quelques individus de mauvaise foi qui cherchent constamment à nous faire passer pour les méchant-e-s de l’histoire.