Conseillers régionaux, maire, vice-président… Au Front National, même les élus et cadres importants du parti n’hésitent pas à s’engager aux côtés des néofascistes du Bastion social.

Depuis la tentative du GUD Lyon en mai 2017 d’ouvrir un lieu, baptisé "Bastion social", d’autres groupuscules d’extrême droite ont voulu, eux aussi, singer les grands frères italiens de Casapound, et on les a vu à Paris, Strasbourg, Chambéry et bientôt à Aix, reprendre le nom "Bastion social" pour lancer des projets de centres sociaux nationalistes.

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Voilà les sympathiques jeunes gens du Bergusia Fascist Crew, qui invitent à l’inauguration du local "Bastion social" à Aix la semaine prochaine…

Si de nombreuses personnes se sont mobilisées pour demander leur fermeture, choquées de voir des groupes racistes et fascistes tenter ainsi de s’implanter dans des quartiers qui ne veulent pas d’eux, au Front National (FN), certains applaudissent des deux mains cette nouvelle marotte de l’extrême droite radicale, signe que la "dédiabolisation" tant voulue par Marine Le Pen a du plomb dans l’aile.

Ainsi, pour soutenir le "Bastion social" de Strasbourg menacé de fermeture, plusieurs élus ou responsables FN n’ont pas hésité à envoyer via Twitter des messages de soutien :

  • Pascal Gannat , conseiller régional Pays de Loire, dont le fils François-Aubert, identitaire angevin, a été récemment condamné pour provocation à la haine raciale, s’étonne qu’une association défendant la préférence nationale ne soit pas soutenue au même titre que les associations d’aide aux migrants :
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    Pascal Gannat (FN), soutient le bastion social.
  • Marie Genevreye , elle aussi élue FN au conseil régional des Pays de la Loire, confond quant à elle certainement le Bastion social et le Secours populaire :
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    Marie Genevrey (FN), soutient le bastion social
  • Samuel Potier , également conseiller régional FN des Pays de la Loire, n’hésite pas à reprendre en hashtag le slogan du Bloc identitaire :
    Samuel Potier
    Samuel Potier (FN) soutient le bastion social et reprend le slogan des identitaires.
  • Vincent Gérard , hier skinhead néonazi , aujourd’hui secrétaire départemental et élu FN de la ville de Limoges, condamné en 2013 pour violences (et dont le site REFLEXes avait publié une jolie photo ici), soutient lui aussi le Bastion social. Il faut dire qu’il avait aussi soutenu Jérémy Aycart, responsable du FNJ en Haute-Vienne (il a été exclu depuis), qui avait posté en 2015 sur son Facebook : «  Les banques dirigent le monde, les juifs dirigent les banques, les juifs ont le permis d’assassiner ! »…
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  • Baptiste Philippo, secrétaire départemental FN de la Marne, dénonce une mesure "liberticide", tout comme Philippe Loiseau , conseiller régional du Centre et secrétaire régional du FN :
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Soutien de Baptiste Philippo
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Philippe Loiseau, conseiller régional FN, soutient le Bastion social.
  • Mais on ne compte pas parmi les soutiens que d’obscurs élus locaux. Ainsi, Stéphane Ravier , maire Front National à Marseille, qu’on ne présente plus puisqu’il n’a jamais caché ses amitiés pour les groupuscules radicaux, qu’il s’agisse des Identitaires ou de l’Action française, s’est fendu lui aussi d’un petit message de soutien :
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    Stéphane Ravier, maire Fn de Marseille, soutien le Bastion social.
  • Jean-François Jalkh , vice-président du Front national et député européen, et militant de la première heure, a lui aussi a bien intégré le slogan des identitaires. Il évoque un "crime", et c’est vrai qu’il s’y connait. Car par mesure de prudence, on déconseillera cependant aux fascistes du Bastion social de lui confier la gestion financière de leur local : Jalkh a en effet été mis en examen pour « escroqueries, abus de confiance et acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale » dans l’affaire Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen.
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Jean-François Jalkh soutien lui aussi le Bastion social.

Ce petit tour des soutiens du Front national au Bastion social ne serait pas tout à fait complet sans évoquer celui, prévisible, de leur "grand frère" Frédéric Chatillon, leader du GUD Paris dans les années 1990 et ami intime de Marine Le Pen :

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Le Front national se cherche un nouveau nom, parait-il : que pense Marine Le Pen de reprendre "Bastion social", qui semble si populaire dans ses rangs ? Certains, même parmi ses plus proches collaborateurs, n’y seraient visiblement pas hostiles…
La Horde