Reprenons l’initiative invite à un forum  contre les politiques de racialisation  à Gennevilliers le 9 mai prochain :

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Comme toutes les formes de domination, le racisme est un rapport social qui s’adapte aux évolutions des contextes économiques, politiques et idéologiques. Si le racisme biologique n’a pas disparu, le racisme culturel gagne en importance. C’est pourquoi le racisme n’est pas seulement une affaire de couleur de peau : la négrophobie se dit aujourd’hui souvent en termes culturels, et l’islamophobie vise tout autant les convertis que les Français « issus de l’immigration ». Le racisme ne se réduit pas à des idéologies racialistes. Il est aussi inscrit, selon une deuxième logique, dans des pratiques quotidiennes de discriminations raciales qui structurent nos sociétés : elles sont systémiques et quasi-systématiques, voire institutionnalisées. C’est la troisième dimension du racisme : les politiques publiques jouent un rôle crucial. Bien sûr, elles peuvent combattre les discours et les discriminations racistes ; mais elles peuvent aussi les autoriser – non seulement en les tolérant, mais aussi en produisant les conditions sociales qui les nourrissent. On en voit la forme exacerbée dans la politique à l’égard des Rroms : le racisme d’en bas se nourrit en effet de la racialisation d’en haut. De même qu’on peut parler, à propos d’immigration, d’une xénophobie d’État, il convient donc de nommer une politique de la race.

Un antiracisme qui ne prendrait pas en compte ces trois aspects serait non seulement incapable de faire reculer le rapport social raciste qui se répand en France mais contribuerait à le renforcer. Face aux nouveaux visages du racisme nous devons reprendre l’initiative  Pour reprendre l’initiative, il nous faut débattre, agir ensemble, faire sauter des verrous idéologiques.

PLENIERE : DE QUEL ANTIRACISME AVONS-NOUS BESOIN ?

L’Islamophobie légitimée par l’ État depuis la loi sur les signes religieux en 2004, la négrophobie défendue par un président de la République depuis le discours de Dakar de 2007, la Rromophobie encouragée par les ministres de l’intérieur des majorités successives, etc. : un seuil qualitatif est bien franchi dans le développement d’une politique de racialisation impulsée par l’État  qui la délègue ensuite aux collectivités locales. Il ne s’agit pas seulement de discours : on voit les effets de cette politique dans la hausse des agressions et crimes racistes. Reprendre l’initiative c’est définir ensemble l’antiracisme dont nous avons besoin aujourd’hui pour réagir en partant de la responsabilité politique, et non du racisme social qui en est l’effet plus que la cause. 

ATELIERS : POUR UN ANTIRACISME DE COMBAT

Atelier 1 : Le combat idéologique 

Quels sont les verrous de la pensée qui entravent la force d’un mouvement antiraciste à la hauteur des enjeux politiques pour résister aux illusions et aux dangers de l’intégrationnisme, du « racisme anti-blanc », de l’antiracisme moral, etc. ? Comment mener un combat idéologique efficace contre les nouvelles figures du racisme ? Quels outils pour ce combat ?

Atelier 2 : Les mobilisations militantes 

Quelles mobilisations militantes contre les nouvelles formes de racisme ? Quelles mobilisations spécifiques sur chaque forme de racisme mais aussi quelle convergence construire ? Quelles luttes développer contre la racialisation d’ État et la politique de la race municipalisée qui en découle ? Quelles alliances égalitaires avec les mouvements actuels ou futurs des racisés ?  Quelle initiative centrale de visibilisation politique de Reprenons l’initiative ? 

Atelier 3 : Les outils nécessaires 

De quels outils avons-nous besoin pour mener le combat idéologique et le combat social ?

PLENIERE : AGIR EFFICACEMENT A LA HAUTEUR DES ENJEUX 

  • Restitution des ateliers 
  • Quelles actions communes avec quels objectifs et quelles échéances.