Agressions commises par l’extrême droite à Nantes : l’impunité continue ! 2 mois de sursis pour une agression raciste.

Lu sur Nantes Révoltée :

15 février 2017, à Nantes. Une bande de militants néo-nazis, membres du GUD – groupuscule raciste violent – munis de gants coqués – pour provoquer plus de dommages physiques en frappant –, attaquent dans la rue, en pleine nuit, un adolescent originaire du Bangladesh. Deux hommes portent des coups pendant qu’un troisième tient la victime par les bras. Quelques jours plus tôt, cette bande s’était déjà illustrée par des violences lors d’une soirée raciste organisée à Nantes. Dans les semaines qui suivent, les mêmes individus multiplieront d’autres agressions à Nantes et Angers. L’aboutissement de ce déchainement sera le tabassage commis le 7 mai 2017 sur deux ados nantais, Steven et son pote Erwan, qui est laissé inconscient sur le bitume devant l’arrêt de tramway Du Chaffault.

FCK GUD
Anti GUD autocollant de La Horde

Revenons au 15 février. Alors que les racistes frappent l’adolescent Bangladais, la police interrompt les violences et embarque les 4 agresseurs. En garde à vue, le leader du groupe, François Mamès Cosseron de Villenoisy, qui affiche sur son profil facebook un sweat portant l’emblème du Troisième Reich, assume les coups portés. Il explique que l’attaque était « pour passer sa colère, pour se défouler », et que la victime avait été choisie « par hasard ». Bref, selon lui, rien à voir avec une attaque xénophobe. Le parquet, chargé de qualifier les faits, s’empresse de dégonfler l’affaire, et ne retient ni le caractère raciste, ni le caractère collectif des coups, et relâche les agresseurs en programmant, seulement pour le chef du groupe, une audience plusieurs mois plus tard. Les autres ne seront pas poursuivis. Les médias taisent l’affaire.

Finalement, le procès pour l’agression du 15 février avait lieu ce 13 novembre alors que le prévenu a beaucoup fait parler de lui entre-temps. Dans la salle, une dizaine de militants du GUD venus en soutien, notamment Manon Le Cardiet, qui avait tenté d’intimider la victime de Du Chaffault pour qu’il modifie son témoignage.

Ce procès est l’occasion de montrer, encore une fois, la complaisance des magistrats nantais avec l’extrême droite la plus violente. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la victime demande évidemment que soient retenues la violence en réunion et la requalification en agression raciste. En réponse, le procureur, qui a pour rôle de réclamer des peines et de charger les prévenus, prend cette fois, sans ambiguïté, la défense de l’agresseur. « L’alcool provoque une euphorie un peu imbécile » ose-t-il dans son réquisitoire, sans préciser qu’il s’agit en réalité d’une circonstance aggravante. Il ajoute qu’il n’y a pas de certitude quant au déroulé des faits, et va jusqu’à contester le récit des policiers – qui avaient décrit les membres du GUD en train de suivre la victime – pour disculper le militant raciste. Il demande une peine symbolique d’un mois avec sursis. La famille Cosseron De Villenoisy aurait-elle des amis au tribunal de Nantes ?

Les juges suivent, et prononcent deux mois de sursis pour le jeune noble d’extrême droite, auteur multirécidiviste d’agressions racistes. Deux mois. Pour l’agression en réunion avec arme d’un ado à la peau sombre. Les participants aux manifestations sociales ou écologistes jugés dans le même tribunal n’ont pas bénéficié de cette clémence, écopant souvent de peines bien plus lourdes pour de simples dégradations matérielles présumées, sans preuves ni aveux. On ne compte plus les prévenus envoyés en taule, accusés d’avoir cassé une vitre, d’avoir fait un outrage et rébellion ou jeté un projectile sans blesser personne.

Après la dispense de peine pour Manon Le Cardiet, la militante du GUD qui avait intimidé Erwan, et la complaisance de la justice pour l’attaque raciste commise dans un bar à Angers le 5 mai 2017, ce procès prouve encore une fois l’incroyable complicité de la magistrature locale envers les agresseurs racistes.

Alors que les médias font des articles à répétition sur la soi-disant « menace d’ultra-gauche » et que le gouvernement durcit encore la surveillance et la répression des mouvements sociaux, l’extrême droite sème la terreur dans un silence et une impunité grandissante.

Réagissons.