AFLeaks : Les stratégies médiatiques et misérabilistes de l’Action Française

Lu surMarseille Infos Autonomes :

C’est à présent de notoriété publique à la Plaine (Marseille)  : les petits fachos de l’Action Française ne sont pas les bienvenus dans le quartier. Manifestations et actions nocturnes anonymes ou non n’ont eu de cesse de le leur rappeler. Et eux de répondre de façon schizophrène : tantôt vantant la violence nationaliste, tantôt misérabilistes et ancrés dans le pathos lorsque les choses ne tournent pas à leur avantage. C’est-à-dire souvent. Notre source nous a fait parvenir des documents internes à l’organisation, qui expliquent un peu leur stratégie médiatique, et que nous publions ici à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat du trésorier de l’Action Française par l’anarchiste Maria Bonnefoy en 1925.

Ces documents (que vous pouvez télécharger en bas d’article dans leur intégralité pour vous en faire une idée complète), qui font un peu moins d’une cinquantaine de pages, constituent un ’Rapport à destination des cadres de l’Action Française’ et sont intitulés ’La guerre de l’information en politique’. On y trouve entre autres des consignes quant au rapport à l’image, à l’action politique et à la hiérarchie interne au groupe. Et il commence sur une note assez réaliste : Nous avons toujours été à la traîne sur le terrain militant (Introduction, page 6).

Mais avant tout, faisons un rapide retour en arrière :

Qui sont ces bouffons du roi ?

L’Action Française est le plus vieux groupe d’extrême-droite encore en activité en France, bien qu’elle ait connu plusieurs phases historiques différentes.

Elle est née en 1898, au moment de l’affaire Dreyfus, en se rengeant dans le camp des antidreyfusards, sur la base de positionnements nationalistes (’La France aux français’) et antisémites. Des positions que ses membres n’ont toujours pas laissé de côté, comme l’indiquent l’un de leurs slogans de référence ("tout ce qui est national est nôtre") ou les prises de position numériques de certains de leurs membres actuels. Un exemple avec Antoine Pizaine, ancien responsable de la section de Grenoble, et également présent à Marseille lors de la défense (ratée) de leur local le 16 avril, qui nous offrira en prime un peu de négationnisme plus loin dans l’article :

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Gageons que cela contribuera à créer " l’image de marque [qui] détermine qui nous attirerons à nous, ainsi que l’opinion générale du public à notre sujet. Elle est capitale pour que le mouvement attire à lui des talents plus que des boulets. Un mouvement sulfureux attirera des gens sulfureux. Un mouvement idiot attirera des gens idiots. Un mouvement respectable attirera hélas des gens sulfureux, des idiots et des gens respectables. Aussi une bonne image de marque est un combat perpétuel, il faut en permanence veiller à ce qu’elle ne soit pas salie par des facteurs internes ou externes ", comme il est précisé dans la page 32 du rapport. Pour rajouter une petite dose de racisme dans la démonstration, quelques lignes plus bas, on lit que le mouvement " doit ressembler à une ruche active et organisée, pas à l’armée gabonaise " (page 33). Mais nous y reviendrons plus tard. [...]

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Un important dispositif policier pour protéger l’extrême droite.

Si nous avons écrit aujourd’hui sur l’Action Française, c’est avant tout parce que nous avons reçu ces documents. Ils n’ont pas - et n’auront jamais - les moyens de faire ce qu’ils veulent, encore moins dans un quartier comme la Plaine. S’ils s’en tenaient à exister, ils ne mériteraient que du mépris. En diffusant leurs pratiques et leur ridicule, il s’agit simplement de leur rendre le terrain encore plus glissant qu’il ne l’est déjà.

On a vu ces derniers temps où les jeunes en colère se placent : en tête des manifestations, exprimant leur solidarité avec les réfugié-e-s, contre le capitalisme, contre l’Etat, contre l’extrême-droite et le libéralisme. Manifestations dans lesquelles des membres de l’AF ont justement été tabassés ou pris à partie, ou encore leur local défoncé (tout comme les locaux du FN étaient détruits à l’explosif par les FTP dans les années 90, respect !).

Voilà pourquoi nous disons de nouveau :
Vive la révolte et vive la solidarité
A bas l’Action Française et l’extrême-droite
Pour l’action directe anticapitaliste et antifasciste
Vive l’anarchie.

Maria Bonnefoy

L’article complet ici