ToursUne convergence pour aller où ?

Entre cathos tradi, confus de l’époque gilets jaunes et membres du groupe fasciste « Des tours et des lys », les camarades présent·es ont eu du mal à faire entendre une voix anticapitaliste.

Le rouge ne se voyait qu’accompagné de bleu et de blanc et l’Internationale a laissé la place à la marseillaise, chantée à plusieurs reprises, entrecoupé de « Macron, traître à la nation ».

Nous pouvons comprendre les réticences à l’encontre du pass sanitaire et ce qu’il implique (contrôle systématique, travail supplémentaire pour les salarié·es, protocoles difficiles à tenir...). Aussi, l’accessibilité aux centres de vaccination dépend beaucoup des zones géographiques et de sa classe sociale (sdf, sans-papiers...). De même, la culpabilisation des soignant·es est scandaleuse de la part d’un gouvernement qui n’a mis en place qu’une gestion calamiteuse de la crise sanitaire. Néanmoins, rien ne pourra justifier la comparaison avec l’apartheid ou la Shoah.

Voir des personnes blanches, visiblement issues de la bourgeoisie, porter ce genre de pancarte est une insulte aux personnes racisées ayant subi un système les discriminant suivant leur couleur de peau, où les ayant assassinées d’une manière froidement industrielle.

Le féminisme non plus n’a pas été épargné car le slogan bien connu « Mon corps mon choix », concernant le droit à l’avortement, a été détourné pour dénoncer le vaccin, dans un cortège qu devait être composé de personnes ayant manifesté contre la PMA...

On y a aussi entendu parler de liberté contre une prétendue "dictature sanitaire", mais où étaient ces revendications lors des prides, manifestations en soutien aux migrant-es, pour la déconjugalisation de l’AAH et contre les lois liberticides ? Pour défendre les libertés des personnes que ce système met réellement en danger ?

Aussi, un discret « Montjoie saint denis » (citation du royaliste proche de l’action française ayant giflé Macron) pouvait être lue sur une banderole en-dessous d’un « Non au nouvel ordre mondial » (qui fait référence à la théorie du complot qui postule que le monde est dominé par des groupes obscurs, tel que les Illuminati).

Et plutôt que de chanter « La police avec nous », nous préférons dénoncer l’hypocrisie du gouvernement qui exonère ce corps d’Etat de se vacciner alors même qu’il est censé contrôler le pass sanitaire... Ce mouvement, contrairement aux gilets jaunes, commence déjà à avoir des leaders comme Florian Philippot (anciennement au RN et désormais à la tête de son micro-parti « Les patriotes ») et est très majoritairement soutenu par des ténors de l’extrême-droite comme Philippe de Villiers, François Asselineau ou Nicolas Dupont-Aignan. Nous comprenons les camarades ne souhaitant pas laisser la place à ce genre de personnage, mais nous nous montrons méfiant·es envers un mouvement qui semble déjà bien confusionniste.

Ces mobilisations et leur fond politique plus qu’inquiétant montre bien la nécessité de créer un front antifasciste contre les idées d’extrême-droite, contre toutes les formes de complotisme et de confusionnisme.

Tours est et restera antifasciste !