Le MansRetour sur le week-end antifa des 9-11 février

Plusieurs organisations (Alternatiba 72 – Le Mans, Assemblée Générale ant-fasciste 72, Collages féministes Le Mans, Collectif anti-fasciste 72, Confédération Nationale du Travail [CNT] 72, Soulèvements de la terre 72) ont organisé trois jours d’évènements antifascistes, à l’occasion d’une manifestation s’opposant samedi à Ultime Rempart. En voici leur compte rendu.

Le vendredi, un accueil avec nourriture végétarienne et boissons à prix bre était prévu, et le dimanche aussi, avec en plus la vente de matériels militants (Antifa le Jeu, livres “10 questions sur l’antifascisme” et “Clément Méric. Une vie, des luttes”, tous vendus ainsi que le partage d’autocollants et de brochures à prix libre.

Le soir, après un exposé sur la situation locale des fachos, la projection/discussion de vidéos documentaires (‘FAF Leaks”) avec un journaliste StreetPress à permis de présenter plus concrètement les actions des fafs. Notamment celles de la division Martel et leur lien avec le GUD (Groupe Union Défense) qui est particulièrement violent. Ainsi que les liens entre ces collectifs et des partis politiques et écoles de pensée (Action Française, Rassemblement National
Reconquête). Nous étions près d’une trentaine.

Samedi, notre manifestation solidaire contre Ultime Rempart et autres fascistes, a rassemblé une cinquantaine de personnes. Malgré une répression policière violente et choquante (+ d’infos plus bas) la plupart des manifestant.e.s ont décidé de partir en manifestation. Pour exprimer dans les rues leur solidarité face à la haine des fascistes et catholiques intégristes, réunies à l’appel d’Ultime rempart sous couvert d’hommage religieux, à l’église Saint-Benoît qui est la plus intégriste du coin (+ d’informations sur cette manifestation https://sarthe.demosphere.net/rv/5317 ). Nos slogans inter-sectionnellement solidaires ont résonné jusqu’à elleux, empêchant leur prise de parole devant l’église.
Nous déplorons le fait qu’en face, iels ont été environ 80 à manifester, se rassemblant et tissant des liens, notamment entre militant.e.s du parti Reconquête 72, du syndicat UnionNationale Inter-universitaire (UNI) Le Mans, de l’Action Française Le Mans, du collectif tourangeau Des tours et des Iÿs, du syndicat la Cocarde étudiante de Tours et d’Orléans, du collectif angevin Rassemblement des Étudiants de Droite (ex-Alvarium).. Ainsi, les fascistes ont manifesté pour la première fois dans les rues du vieux Mans, jusqu’à la cathédrale Saint-Julien. lels cherchaïent à le faire depuis 2019 avec leur manifestation royaliste de décembre, ce que lar ésistance anti-fasciste avait empêché jusque-là.
Cette nouvelle manifestation, qui deviendra sans aucun doute un rendez-vous annuel témoigne de la dangereuse relation existant entre les fascistes et le diocèse du Mans, dont l’évêque, nouveau depuis avril 2023, est l’intégriste Jean-Pierre Vullemin. Nous serons là l’année prochaine et nous serons encore davantage pour les empêcher de re-vomir leur haine !
Aucune date ni aucun espace ne peut leur être cédé.e.

Dimanche après-midi, l’intervention du collectif La Horde nous a permis de retracer l’histoire de l’anti-fascisme, de parler du contexte poltique actuel et local, d’imaginer ensemble la suite de notre militantisme et d’interroger dans cette lutte urgente la nécessaire place des organisations (syndicats, associations, etc) autres que les collectifs spécifiquement anti-fascistes. Nous étions près d’une vingtaine.

UNE RÉPRESSION VIOLENTE ET ILLÉGALE
Au début du rassemblement place de la république, avant que la manifestation ne commence, alors que nous étions déjà une trentaine réunie.s, une vingtaine de policièr.e.s nous ont violemment contrôlé.e et fouillé.
lels ont blessé, tordant des doigts et des bras, plaquant et trainant au sol des manifestant.e.s (côtes douloureuses). Des policiers ont palpé des manifestant.e.s non mecs cis genres.
lels ont menacé de « fracasser”. lels ont volé des affaires, faisant du chantage avec, dont la banderole qui a ensuite été récupérée.
lels ont fiché des identités, enlevé des capuches, arraché des masques chirurgicaux. Cette répression, en plus d’être violente, était illégale : plusieurs fois demandée, il n’y avait pas de réquisition d’un.e procureur.e.
Les agent.e.s de la police nationale n’avaient pas de matricule / RIO. Les policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) n’avaient pas de brassard et ont refusé de montrer leur carte.
Des agent.e.s de la police municipale ont participé à cette répression alors qu’iels ne sont pas ababilité.e.s au maintien du désordre.
Nous avons longuement résisté, bras dessus bras dessous, du mieux que nous le pouvions.
Certain.e.s ont filmé, des passant.e.s se sont attroupé.e.s et ont protesté.
Cette solidarité a évité que des manifestant. soient davantage réprimé.e.s et emmené.es au commissariat, par exemple pour absence de papier d’identité.

CONCLUSION ET REMERCIEMENTS
Ces trois jours ont été organisés afin de parler et de sensibiliser à la fois aux actions des fascistes, mais aussi et surtout afin de montrer comment s’organiser et agir en tant qu’antifascistes. Comme l’a expliqué l’intervenant du collectif La Horde, si l’antifascisme allait de soi il y a quelques dizaines d’années, celui-ci, en plus d’être de plus en plus réprimé, est aujourd’hui victime d’a priori négatifs le réduisant à un mouvement qui serait minoritaire et minorisant.
Alors même que la montée du fascisme est criante partout sur la planète.
Si vous n’avez pu être présent.e.s lors de ce week-end, nous vous invitons à regarder les vidéos « FAF leaks » accessibles gratuitement sur internet, ainsi qu’à vous procurer le livre 10 questions sur l’antifascisme du collectif La Horde.
Merci aux individu.e.s d’ici et d’ailleurs venu.e ;s profiter de la présence d’intervenants, et qui ont enrichi les échanges par leurs remarques et questionnements. Merci aux Collages féministes LeMans pour leur action de soutien, dont les images ont été utilisées dans ce résumé. Merci aux militant e.s d’Angers, de Tours, de Bordeaux et de Nantes qui sont venues en soutien !
L’antifascisme est avant tout un mouvement d’auto-défense et d’émancipation, au carrefour de toutes les luttes contre les oppressions. Et qui ne se cantonne pas qu’aux actions directes, proposant des pratiques d’information et d’auto-formation. Nous l’avons encore montré ce week-end.

Siamo tutte.i antifasciste.i !
L’antifascisme et la solidarité nous concernent tou.te.s !

Assemblée générale anti-fasciste 72, Collectif antkfasciste 72, Collages féministes Le Mans
Contact : agantifasciste72@anche.no