LyonRelaxe pour les camarades antifas, mais pas de procès pour les agresseurs de la Plume noire

Relaxe pour tous les antifascistes de la GALE, à l’issue d’un procès interminable, mais dont l’issue est bien sûr un immense soulagement. Mais cette excellente nouvelle ne doit pas faire oublier que la police a bel et bien choisi son camp, et que l’extrême droite peut toujours, à Lyon, agir en totale impunité.

L’heure est bien entendu au soulagement, puisque tous les antifascistes poursuivis ont été relaxés et les quatre camarades emprisonnés ont pu, enfin, retrouver leurs proches. Nous n’étions pas présents au procès : nous laissons donc le soin au comité de soutien d’annoncer la bonne nouvelle :
"Après des plaidoiries qui démontreront le parti pris des procédures et leurs irrégularités, la juge a du écarter de nombreux PV versés au dossier et ainsi prononcer une relaxe générale concernant le groupement. Concernant les violences en réunion, celle-ci ont été requalifiées en violence sans ITT et donc d’une amende de 300€ pour quatre des inculpés et la relaxe a été prononcée pour les trois autres.
Un mois de sursis est prononcé pour refus ADN et refus de donner les codes de téléphone pour deux des inculpés. Le travail bâclé des policiers, des victimes invisibles et des séquences de vidéos tronquées n’auront pas convaincu les juges.
Pourquoi les policiers étaient en contact avec les militants de Civitas ? Nous ne saurons jamais non plus quels sont les responsables de cette mascarade. Comment ce capitaine de police qui travaille sur les cambriolages en région lyonnaise a été amené à s’autosaisir sur cette affaire ?!
Grand merci pour toutes les personnes qui se sont mobilisées, un grand merci au comité qui a fait un travail énorme. La mobilisation a pesé clairement dans les débats d’aujourd’hui ! Le travail de nos avocat.e.s a été exemplaire. Nous les remercions.
"

Cependant, cette excellente nouvelle ne doit pas faire oublier que le "deux poids deux mesures" judiciaire dénoncé par les soutiens des 7 antifas reste bien une réalité.
En effet, l’habileté et la pugnacité des avocats de la défense ont pu mettre au grand jour tous les vices de procédure qui ont entaché cette affaire. Cependant, le temps passé derrière les barreaux, l’acharnement policier et les pressions psychologiques, le tout pour qu’en définitive tout se dégonfle comme un soufflet, montrent qu’il y avait bien une volonté politique de mettre au pas la scène antifasciste radicale dans la région, alors même que la violence de l’extrême droite était au plus haut.

C’est d’autant plus frappant que le procès s’est déroulé alors qu’on apprenait dans le même temps que la plainte déposée par la librairie autogérée la Plume Noire, attaquée par une cinquantaine de fascistes mars 2021, a finalement été classée sans suite pour "recherches infructueuses" alors même qu’une vidéo avait filmé l’ensemble de l’agression… Le groupe Union Communiste Libertaire Lyon a publié sur Rebellyon.info un communiqué qui rappelle les nombreuses agressions qu’a subies la librairie ces 5 dernières années, et pour lesquelles des plaintes ont été déposées ; Sur ces deux attaques et l’agression des 2 bénévoles, des plaintes ont été déposées : la plainte de 2021 a été classée sans suite alors qu’au moins 2 militants d’extrême droite ont été clairement identifiés sur les vidéos par les plaignants ; la plainte de 2016 et celles de décembre 2020 n’ont pas été enregistrées au tribunal et aucune enquête n’a eu lieu…
À la même période, alors qu’aucune plainte n’avait été déposé contre , la machine policière et judiciaire s’emballait contre les antifascistes de la GALE.
Comme le dit l’UCL en conclusion de son communiqué : "la police et la justice lyonnaise protègent l’extrême droite lyonnaise malgré les preuves et s’acharnent sur les militant·es antifascistes, les militant·es syndicaux, les militant·es associatifs ! Loin d’être des instruments neutres au service de la collectivité comme le prétend un certain discours « républicain », ces institutions servent un pouvoir politique qui regarde avec complaisance la violence fasciste et considère celles et ceux qui luttent pour plus d’égalité comme des dangers publics."
La Horde