MarseilleReconnaitre et affronter l’antisémitisme dans les mouvements sociaux

Un atelier sur la question est organisé dimanche 8 mai 14h-21h (deux sessions puis repas partagé) à la Dar Centre social autogéré (27 rue d’Aubagne) sur inscription uniquement à baminternationale13@riseup.net (places limitées).

La parole antisémite moderne se fond dans un discours hyper critique de la société, des gouvernants ou de l’économie. Nécessaire à la vie politique, la critique sociale est efficace lorsqu’elle est précise et sans ambiguïté. Or en politique, ce ne sont pas les intentions qui comptent mais les paroles et les actes. Si la haine des Juif·ves est évidemment exclue des valeurs des organisations progressistes ou révolutionnaires, les Juif·ves peuvent ressentir un certain malaise devant nombre de slogans, affiches et discours anticapitalistes, féministes et même antiracistes.

En effet, des expressions malaisantes ou carrément antisémites ont été observées et entendues dans les mouvement sociaux des années 2010 : contre la loi El Khomry ou Parcoursup, pendant la vague #Metoo, sur les ronds points des Gilets Jaunes, les mouvements de soutien à la Palestine et même jusque dans les manifestations antiracistes contre les violences policières. Expressions dénoncées par les détracteurs réactionnaires des mouvements sociaux, les gauches ont souvent réagi sur la défensive et minimisé, nié ou même justifié l’antisémitisme lorsqu’il émanait de leur propre camp, plutôt que d’affiner leurs discours et pratiques antiracistes. Des concurrences toxiques entre lutte contre l’islamophobie et lutte contre l’antisémitisme se sont mises en place, réduisant les possibilités du combat contre les racismes sous toutes ses formes. Enfin, souvent par manque de repères historiques et politiques, les gauches ont sous-estimé les dégâts causés par le complotisme et n’ont pas vu qu’un pont idéologique s’était formé avec leur pire ennemi dans les critiques des politiques sanitaires, du libéralisme, des médias ou de l’impérialisme. Comment couper court à ces glissements ? Celui qui opère une ouverture de la critique du capitalisme à celle de la dénonciation de la « juiverie internationale » ? De la lutte pour la reconnaissance des mémoires des violences coloniales ou de l’esclavage à des formes de négationnisme de la Shoah ? De l’antinationalisme à la critique de l’existence d’Israël ? Comment développer un discours progressiste ou révolutionnaire exempt de tonalités complotistes prêtant le flan aux antisémites ?

Atelier d’initiation à la lutte contre l’antisémitisme
Reconnaître et affronter l’antisémitisme créé & animé par jonas pardo
Coordonné par la brigade antifasciste marseille internationale

Cet atelier antiraciste d’éducation populaire est destiné aux acteur·ices du
mouvement social, militant·es d’organisations politiques, syndicales ou associatives désireuses de forger des discours et des pratiques de lutte contre l’antisémitisme.

Les objectifs de l’atelier sont :
• Définir les mots « Juifs/Juives » et « Antisémitisme » • Identifier les principales formes d’antisémitisme (judéophobie chrétienne, antisémitisme racial et économique, théories négationnistes de la Shoah, complotisme, antisémitisme stalinien/sionologie) • Aborder les pistes qui permettent de penser l’antisémitisme contemporain • Décortiquer des événements antisémites apparus dans l’espace public qui font habituellement l’objet d’un déni ou d’une minimisation. Élaborer et aiguiser des arguments pour les affronter • Débattre des expressions tendancieuses et de la légitimité de leur qualification d’antisémitisme.

Jonas PARDO vulgarise l’histoire de l’antisémitisme à partir de ses connaissances et de son vécu personnel du racisme. Il est militant antiraciste et membre fondateur du Réseau d’Actions contre
l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR). Formé aux techniques de l’éducation populaire par son engagement dans des mouvements de jeunesse juifs, il propose un atelier d’éducation populaire d’initiation à la lutte contre l’antisémitisme. Destiné à tous les publics volontaires, l’atelier est pensé sur un mode pédagogique et participatif.

Source: Mars Infos