ReimsMenaces d’extrême droite contre le blocage de Sciences Po

À Reims aussi, de jeunes nationalistes tentent d’intimider les étudiant·es mobilisées contre la réforme des retraites. Voici le récit de ce qui s’est passé le 15 mars dernier, raconté par des antifascistes présent·es sur place.

Des élèves de Sciences Po Reims, réuni·es en assemblée, ont voté le blocage de l’école le mercredi 15 mars 2023, pour protester contre la réforme des retraites : iels revendiquaient le droit de grève complet des étudiant·es, avec la banalisation des absences jusqu’au 26 mars - jour du vote de cette réforme. Le blocage a commencé à 6h30 du matin, et tout se passait dans le calme. Vers 13h, un groupe d’une petite dizaine de personnes est repéré au bout de la rue St Maurice : l’UNI avait appelé en renfort des membres de l’Action Française / Remes Patriam (le nouveau nom de la section rémoise) pour tenter de débloquer l’entrée de l’école.

Pierre Alban Blin (A) ; Thomas Rollin, ancien président de UNI Reims, actuellement aux Jeunes Républicains (B) ; Erwan Colson (C), conseiller municipal de Belleville sur Meuse et ami de Rollin.

Le groupe s’est avancé vers le blocage en insultant et menaçant les militant.es présent.es. Face à cette menace, ces dernier·ères ont commencé à filmer le groupe, ce qui a énervé Jules Bertin, ancien de l’UNi et de la Cocarde étudiante, militant de Remes Patriam, qui s’est mis a bousculer celleux qui filmaient.

Les militant.es sur place ont commencé à scander des chants antifascistes en leur demandant de dégager. C’est à ce moment que Pierre-Alban Blin, actuellement à Remes Patriam, a violemment frappé un membre des Jeunes Communistes : grâce à la solidarité du groupe de militant·es, les fascistes ont fini par partir, tout en menaçant de revenir vers 16h.
Malgré ces menaces, le blocage s’est renforcé et la présence militante s’est renforcée. Le groupe d’extrême droite, qui s’était organisé dans un appartement à proximité de Sciences po est repassé brièvement avec deux nouvelles personnes vers 17h, pour acheter à manger. Plus tard, ils sont redescendus pour boire un verre dans le bar en face de Sciences Po. Une fois au bar, la police, appelée pour une agression, est tranquillement allée discuter avec eux…
A 18h30, les revendications des élèves de Sciences Po ayant été acceptées, le blocage a été levé. Certain·es militant·es ayant participé au blocage sont allé·es boire un verre dans le bar où se trouvait le groupe d’extrême droite. Une des personnes accompagnant des membres de UNI Reims les a menacé·es, obligeant la police à intervenir. L’homme interpellé a été relâché, sans poursuite.

Les autres membres de UNI Reims encore au bar sont ensuite allés menacer des militant.es de Sciences Po à la porte de leur domicile, en essayant d’entrer dans l’immeuble, sans y arriver. Ils ont fait des saluts nazis un fois sur le trottoir. Le même soir, une voiture tournait dans le quartier, ses occupant criant « gauchos de merde, on va vous éclater  ». Le lendemain, l’UNI Reims revendique le déblocage de Sciences po, alors qu’il était tout simplement fini : ils ont juste déplacé des poubelles pour prendre des photos.
Les tentatives de déblocage et d’intimidation des étudiants d’extrême droite pour casser la grève par les élèves de Sciences Po et leurs soutiens montrent, s’il en était besoin, leur soutien au système en place et à la politique antisociale du gouvernement. Notre mobilisation face à eux n’aura d’égal que notre détermination à lutter contre la réforme des retraites !

Des étudiant·es antifascistes rémois