6 FévrierLes jeunes antisémites (Auctorum, Goyet…) célèbrent Brasillach

Commémorer les émeutes du 6 février 1934 ne leur suffisait pas… De jeunes nationalistes veulent aussi le 6 février rendre hommage à l’antisémite Robert Brasillach : l’occasion pour nous de dire quelques mots sur Mathieu Goyet et l’Auctorum versaillais.

Le 6 février est une date de célébration pour l’extrême droite française : ils se retrouvent pour commémorer bien entendu leurs morts lors des émeutes de 1934 (l’Action française est coutumière des retraite aux flambeaux pour glorifier le coup de force des ligues nationalistes et ses martyrs), mais aussi la mort de Robert Brasillac, fusillé en 1945 pour sa collaboration avec l’occupant allemand.

Robert Brassillach, à gauche, en compagnie de ses amis pronazis Jacques Doriot et Claude Jeantet, journaliste membre du PPF, en 1943.

Ce dernier a toujours été pour les nostalgiques de Pétain une occasion de se rassembler. Yvan Benedetti perpétue cette tradition avec les groupuscules dont il a fait partie, hier avec l’Œuvre française, aujourd’hui avec les Nationalistes. il n’y avait guère jusqu’à présent que Florian Rouanet et Yvan Benedetti et sa petite troupe de bras cassés pour fleurir chaque année la tombe du rédacteur en chef de Je suis Partout. Mais, depuis peu, d’autres militants d’extrême droite voient en Brasillach un héros, au point de faire passer au second plan les commémorations du 6 février 1934. Il semble en effet que l’écrivain antisémite et pronazi séduisent à nouveau les jeunes nationalistes visiblement en manque de références. C’est ce qu’on avait pu voir l’an passé à Bordeaux où des Bordelais et Lyonnais prenaient la pose ; l’an passé les savoyards d’Edelweiss avaient aussi fait le déplacement.

Cette année, le 5 février à Paris, au cimetière de Charonne où se trouve la tombe de Brasillach, une petite troupe de nationalistes s’est rassemblée, composée de militants de Luminis (Paris) et d’Auctorum (Versailles), ou encore de Mathieu Goyet de Civitas Paris le lendemain.

Le 5 février 20022, l’Auctorum et Mathieu Goyet célèbrent l’antisémite Brassillach.

C’est en Dordogne que Mathieu Goyet commence à réaliser ses premières vidéos. Puis, lors de son arrivée à Paris, il commence à faire des interviews plus politiques…

En haut, une vidéo de Goyet en 2016, puis une autre 3 ans plus tard : faudrait pas grandir…

Il finit chez Civitas dont il devient le responsable parisien, en s’affichant sur toutes les photos du groupe lors des manifestations antipass organisées par les Patriotes.

Il écrit également depuis 2019 dans L’Etudiant Libre de Stanislas Rigault, le responsable de Génération Z, puis commence à cotoyer d’autres militants plus « radicaux » : ainsi, il interviewe en vidéo Yvan Benedetti lors des journées de Synthèse Nationale en octobre 2019.

Le site "Nous sommes Partout" était une référence explicite au journal de Brasillach, "Je suis partout".

Il se rapproche du site antisémite « Nous Sommes Partout » (aujourd’hui fermé) , toujours en vidéo, et il se retrouve à filmer le rassemblement de Bordeaux Nationaliste pour le 6 février 2021, puis la manifestation parisienne de soutien à Génération Identitaire le même mois.
Par la suite, on le verra surtout dans les manifestations antipass des Patriotes à Paris, sous les couleurs de Civitas, dont il devient le porte étandard. C’est lui qui a pris la parole sur la tombe de Brasillac lors du rassemblement avec Yvan Benedetti le 5 février dernier.

Quand l’Auctorum dit "soutenir son prochain", c’est le plus souvent ses petits amis d’extrême droite.

Lors de leur création en 2019, les militants nationaux catholiques d’Auctorum expliquaient leur objectif ainsi : « aider son prochain avant son lointain. L’Etat et les associations subventionnées s’occupent en priorité des migrants extra-européens. Nous avons choisi de nous occuper de ceux qui en ont le plus besoin. ».
Ainsi, à Versailles où ils sont installés, la cité idéale pour tout bon catholique, ils communiquent sur leur « maraude » avec leur deux sandwitchs donnés chaque semaine, mais organisent aussi des conférences dans cette ville le plus tranquillement du monde.
En 2020 et 2021, ils se retrouvent aux Universités d’été d’Académia Christiana en tant que participants et ils y tiennent une table de presse : Victor Aubert, président-fondateur d’Académia Christiana et adepte du bras tendu leur retourne la politesse en juin 2021 en passant à Versailles et pour quelques vidéos sur Facebook pour Auctorum, tout comme Julien Langella l’avait fait l’année précédente.

en haut, la table de presse d’Auctorum à l’université d’Academia Christiana. Quelques temps plus tard, Victor Aubert renvoie l’ascenseur en animant une conférence pour le groupe versaillais.

Très naturellement, Aucturum est en contact avec l’Alvarium (à Angers) et des Tours et des Lys (à Tours) qui sont sur la même ligne. Quant à leurs relations avec leurs voisins parisiens, c’est avec les Luminis et Paris Nationaliste qu’ils fricotent, notamment lors des manifestations parisiennes où les banderoles d’Auctorum prennent souvent la tête des cortèges nationalistes, comme les 17 juillet et 4 septembre de l’année dernière.

Tout ce petit monde s’est quelque peu calmé depuis que, lors d’une de leurs conférences, le 22 janvier à Versailles, des flics se soient invités pour quelques contrôles et amendes pour non-respect des mesures sanitaires, alors que le thème de cette conférence était… « la tyrannie sanitaire et des restrictions de libertés » animé par Thibault Mercier.

Cet avocat, habitué des conférences d’extrême droite, avait fait suspendre la même semaine l’arrêté préfectoral sur l’obligation du port du masque en extérieur dans le Maine et Loire. Tout en intervenant régulièrement pour l’Institut Iliade, l’Institut de Formation Politique ou dans des médias de la fachosphère, on le retrouve aussi au local des Identitaires de paris en octobre 2019, au forum de la Dissidence en novembre 2020, pour des Tours et des Lys en janvier 2021 ou pour la Cocarde Etudiante en février 2021.

Thierry Mercier (au fond) en compagnie de Sarah Knaffo et Garen Shnorhokian en 2017.

Mercier, qui est aussi le fondateur du Cercle Droit et Liberté, s’est formé un petit réseau par l’intermédiaire de l’Institut de Formation Politique où il fréquente toute la galaxie qui se retrouve derrière la candidature d’Eric Zemmour, comme Garen Shnorhokian, un des portes paroles de Reconquête, le parti du polémiste aux idées aussi étroites que les épaules.

La Horde