Sales têtesLes cathos tradis et les néonazis ne sont pas que chez Zemmour, mais aussi au RN

Marine Le Pen sait voir les intégristes et les nazis chez Zemmour, mais oublie de garder un œil sur ceux qui sont chez elle !

Marine Le Pen déclarait, au début du mois de février dans Le Figaro, qu’elle retrouvait chez Zemmour « les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis » : ça sonnait un peu comme une blague de la part de la candidate d’un parti qui a toujours des profils de ce type en son sein. Même si chez « Reconquête » on retrouve bien toutes ces tendances et qu’elles y sont, quoiqu’en dise Zemmour, plutôt bien accueillies, au Rassemblement national, on n’arrive pas à s’en débarrasser malgré les tentatives de faire le ménage menées par Marine Le Pen depuis dix ans.

« les catholiques traditionalistes, les païens » dans les instances du RN

Si l’on regarde dans les instances du Rassemblement national, on retrouve toujours des personnages au passé sulfureux. Dans le bureau exécutif, Wallerand de Saint Just est toujours là : passé par le GUD au début des années 1970, il était présent à Saint Nicolas du Chardonnet (une église occupée par des catholiques traditionalistes à Paris) lors du début de son occupation, et il est aussi parmi les fondateurs de l’Agrif (une association qui lutte dans les tribunaux contre le racisme anti blanc et la "cathophobie") et avocat de cette association.
Toujours au bureau exécutif, on peut citer le maire de Fréjus et vice président du RN, David Rachline, qui à la fin des années 2000 était un adepte d’Alain Soral et d’Egalité & Réconciliation, ou encore le beau frère de Marine Le Pen et beau-père de Jordan Bardella, Philippe Olivier, un ancien membre du GRECE.

Quand Marine Le Pen, Alain Soral et David Rachline tractaient ensemble…

Au Bureau National, Bruno Gollnisch tient toujours sa place, bien que condamné pour contestations de crime contre l’humanité suite à ses propos sur les chambres à gaz.

Gollnisch en 2010 avec ses amis de l’Œuvre française, une organisation néofasciste antisémite (on reconnait Yvan Benedetti à l’arrière-plan).

Au BN encore, Jean Lin Lacapelle est un ancien du GUD, comme l’est aussi le conseiller régional RN d’Ile-de-France Axel Loustau…
On pourrait continuer comme ça encore longtemps : mais s’agirait-il d’erreurs de jeunesse, ou d’un héritage d’une autre époque ? Pas sûr, car de nouveaux militants eux aussi se singularisent par la radicalité de leur parcours.

« les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis » : la nouvelle génération du RN

Il arrive encore souvent que des liens entre des militants du RN et divers groupes d’extrême droite soient mis à jours, récemment en Franche Comté, un ex-cadre du RN reconnaissait avoir profané trois mosquéesou à Besançon où un jeune cadre du RN se prenait en photo avec un autocollant d’un groupe néonazi. La proximité entre militants d’extrême droite radicale et Rassemblement national est loin d’être terminée, en voici quelques autres exemples.
En septembre 2020, nous nous étions intéressés à une « journée de cohésion » de Génération Nation dans le Nord : parmi les participants, il y avait un certain Cyril Lefebvre, un néonazi du groupuscule Honneur et Nation.

Cyril Lefbevre : néonazi le jour, mariniste la nuit !

Après avoir été sans doute écarté du RN dans la région, il est visiblement de retour pour soutenir Marine Le Pen pour les présidentielles. Pourtant les militants d’Honneur & Nation qu’il fréquentait ont fait assez parler d’eux l’an passé pour leur projet d’attentat.

En haut avec les cadres du RN Louis Aliot, David Rachline et Jordan Bardella, en bas avec ses autres amis autour d’un barbecue bizarrement décoré.

On retrouve pourtant Cyril Lefebvre toujours en train de tracter pour le RN à Armentières dans le Nord, avec sa doudoune aux couleurs du parti, ou participer au meeting de Marine Le Pen à Reims début février, alors même que les cadres du RN du Nord, dont Sébastien Chenu, sont parfaitement au courant de son passé militant.
Un autre exemple, pas plus tard que ce week-end au salon de l’agriculture. Alors que Génération nation posait en photo devant les stands régionaux, la personne que l’on voit au premier plan est une des fondatrices du Collectif Némésis, Éléna, présente lors de leur première action médiatique en novembre 2019 durant la manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris. Ancienne étudiante à Paris 4, elle militait au syndicat étudiant la Cocarde étudiante.

Début décembre à Paris, toujours sur les photos de Génération nation, lors d’une conférence avec le porte parole du RN Franck Allisio où l’on pouvait voir la relève du Rassemblement national à Paris, se trouvait un jeune néonazi qui militait quelques mois plus tôt avec la Dissidence française et le Parti de la France de Seine-Saint-Denis…

Sauras-tu reconnaitre le néonazi (à gauche) dans l’équipe autour du porte parole du RN Franck Allisio (à droite) ?

Le Pen peut, avec raison, fustiger la présence d’éléments radicaux chez son concurrent, mais on est là pour lui rappeler qu’ils se retrouvent tout aussi bien à militer pour le RN, qui peine à s’en débarrasser.

La Horde