DiscussionL’extrême droite contre l’école publique

Dimanche 19 décembre, en direct à 18h30 sur le Facebook live de l’observatoire national de l’extrême droite, Laurence De Cock reçoit Grégory Chambat pour échanger sur le thème « l’extrême-droite contre l’école publique ».

Le site Questions de Classe(s) rappelle deux lectures intéressantes sur le sujet :
Grégory Chambat, L’Ecole des réac-publicains, Collection N’autre école / Libertalia
L’École est le champ d’intervention privilégié d’une galaxie intellectuelle et médiatique caressant le rêve de rétablir un état scolaire – et social – ancien.
Pour ces « réac-publicains » (Natacha Polony, Jean-Paul Brighelli, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour…) évoquant inlassablement l’effondrement du niveau et la décadence de l’institution, le redressement de l’École préfigurerait la restauration de l’ordre et de la nation. Leurs incessantes et virulentes polémiques s’inscrivent dans une tradition méconnue, celle de l’intérêt jamais démenti de l’extrême droite pour l’éducation.

Le numéro 5 de la revue N’autre école : “Extrême(s) droite(s) et éducation”
L’edito : l’extrême droite a compris depuis longtemps qu’elle ne pourrait reconquérir largement les esprits sans investir la question éducative. Avec son collectif Racine et ses “enseignants patriotes”, son programme réactionnaire obtient une audience qui dépasse les seuls cercles radicaux traditionnels.
Sans doute reste-t-elle la même en son fond, mais elle sait prendre des visages différents. Comme le souligne l’historien et sociologue Enzo Travserso, les droites radicales actuelles conservent des traits fascistes tout en les dépassant et en les intégrant autrement pour sembler modernes et présentables.
Des convergences nouvelles se dessinent entre les intégrismes religieux d’une part (les Journées de retrait de l’école, la Manif pour tous) et l’idéologie néolibérale de l’autre. Derrière les parades petites et grandes du capitalisme se cache une réaction sociale qui passe maintenant pour du bon sens. Il en va ainsi des écoles. Espérances banlieues alliant le libéralisme économique aux conceptions éducatives les plus rétrogrades.
Dans le prolongement du stage intersyndical qui s’est tenu en mai 2016 à la Bourse du travail de Saint-Denis, ce dossier entend ne pas laisser le monopole de la contestation de l’école telle qu’elle est, c’est-à-dire déjà trop inégalitaire et autoritaire, aux seuls “réac-publicains”.