ToursDiscours sur la nécessité d’une lutte antifasciste

Le CAT (Collectif Antifasciste Tourangeau) nous a envoyé le discours que l’un·e de leurs militant·es a prononcé lors de la manif de samedi à Tours.

Chèr·es camarades,
Nous aimerions prendre la parole au nom du CAT qui se joint à cette manifestation, avec Alternatiba, l’union des communistes libertaires, ANV cop 21, Action Féministe Tours et l’Organisation de Solidarité Trans, en protestation des résultats scandaleux du premier tours de ces présidentielles. Ces résultats nous montrent la nécessité du combat que notre collectif porte depuis longtemps : celui de l’antifascisme !
Parmi les adversaires de notre camp social et de nos luttes, celui qui veut le plus férocement notre fin et notre asservissement est sans aucun doute l’extrême droite, notre ennemie mortelle qui n’hésite pas à user de violentes milices pour tenter de briser nos luttes.
Comme en témoigne leurs actions à l’encontre du blocage de la faculté science po Paris cette semaine.
Comme en témoigne l’agression perpétrée place Plume dimanche dernier par les militants du groupe fasciste Des Tours et des Lys qui défilaient l’été dernier aux côtés du représentant local de Reconquête, Stanislas de la Ruffie.
Comme en témoigne le meurtre du rugbyman Federico Martin Aramburu, exécuté à bout portant de six balles dans le corps par le militant fasciste Loik Le Priol, aux cris de « casse toi dans ton pays » et de « on est chez nous ».
L’extrème droite casse, l’extrême droite frappe, l’extrême droite tue !
Toutes ces agressions ont eu lieu ce mois-ci, sous Macron. Qu’en serait-il sous Le Pen ?
Génération identitaire, milice d’extrême droite désormais dissoute n’hésitait pas à bloquer les frontières à grand renfort de communication sous prétexte que l’Etat n’était pas assez dur envers les refugié·es. A quoi s’attendre si leur candidate prend le pouvoir ?
Quand on voit qu’un candidat social démocrate portant un programme (qui devrait être celui du PS si ce monde tournait rond), est qualifié d’extrême gauche, pendant qu’on se demande sur les plateaux TV si le RN est réellement d’extrême droite, on se rend compte que "la fascisation" des esprits est déjà bien avancée.
Alors que faire ? Barrage ?
Macron n’a pas de milices qui violente ses opposant·es. Néanmoins, il nous a prouvé qu’il n’est en rien un barrage a l’extrême droite, bien au contraire ! Il s’est approprié les termes, concepts et luttes de l’extrême droite.
On se souvient de ses ministres fustigeant l’ennemi imaginaire islamo-gauchiste comme hier le nazisme fantasmait sur le judéo-bolchevisme.
On se souvient de lui promulguant la loi "asile et immigration" en 2018, durcissant les conditions de détention des réfugié·es et multipliant les expulsions, enfin jusqu’à ce que les réfugié·es deviennent des blonds au yeux bleus venu d’Europe de l’Est.
On se souvient de lui envoyant son chien Dormanin sur un plateau télé pour que celui-ci aboie que Marine Le Pen est « trop molle » sur la question de l’immigration.
Et aujourd’hui il vient implorer au front républicain pour sauver la France de la flamme du RN qu’il a lui-même entretenu, bûche par buche. Il vient mendier des voix à celles et ceux qu’hier il a éborgné, qu’il a mutilé, qu’il a insulté ou même juste « emmerdé ».
Ainsi nous n’apporterons aucune consigne sinon celle sur laquelle notre camp s’accorde à peu près : pas une voix au parti fasciste !
Cette bataille nous l’avons, peu importe l’issue, perdue. Montrons leur que nous sommes capables de nous relever des défaites et rassemblons-nous, organisons nous car le seul barrage qui tienne, c’est bien nous ! N’attendons pas un sauveur suprème et prenons nos affaires en mains.
De même nous sommes convaincus qu’une éventuelle réélection d’Emanuel Macron ne serait pas une solution durable face à la menace fasciste. Si Marine Le Pen est éliminée, les milices fascistes qui la soutiennent ne disparaitront pas pour autant. Et ne comptez pas sur la police pour vous en débarrasser ! Ce ne sont pas les forces bourgeoises du capital qui ont eu la peau de Mussolini en Italie ou tenu tête à Franco en Espagne, mais notre camp social !
Ainsi notre classe, toujours elle, crie en ce jour, pour les 5 ans à venir et pour toute la vie s’il le faut : De Tours au Rojava, tous les jeunes sont antifas !

Collectif Antifasciste Tourangeau