NiceDeux Gauches inconciliables ? Ou bien une gauche d’Extrême Droite ?

La question se pose alors que le CUM invite Michel Onfray et Eric Naulleau pour faire la promotion de leur dernier méfait littéraire « La gauche réfractaire ». Reprenant, sans aucune réserve, l’accroche de l’éditeur, le CUM valide le narratif des intéressés qui, ne pouvant manifestement plus de draper dans l’étendard de « LA Gauche », persistent à entretenir la confusion en revendiquant à minima d’appartenir à « UNE Gauche ». On peine pourtant à définir cette Gauche « Naulleau - Onfray » tant les énergumènes passent leur temps l’un à tendre les plats à l’extrême droite, l’autre à ressusciter et réactualiser ses plus anciennes manoeuvres.
Nous ne prétendons pas définir ce qu’est la gauche. Mais en regardant bien Michel Onfray et Eric Naulleau on peut avoir une assez nette idée de ce qu’elle n’est pas.
Cela fait quelque temps en effet que l’on n’a plus croisé ni l’un ni l’autre dans quelque lieu ou papier où la Gauche échange. On les retrouve en revanche, à longueur d’interviews dans « Causeur » ou « Valeurs Actuelles » et auprès des fortes personnalités « de »Gauche » que sont Eric Zemmour, Alain Soral ou Alain de Benoist. L’un et l’autre n’ont de cesse de mépriser les luttes de notre temps, qu’elle soient syndicales, écologiques, féministes, LGBTQI+ ou antiracistes. Ils prônent et revendiquent de se tenir du côté du peuple « old school » feignant d’ignorer que l’entretien et l’exploitation du conservatisme populaire est précisément le fondement de ce que René Rémond a appelé le Bonapartisme et qu’il identifie comme un des trois courants constitutifs de la droite française.

Eric Naulleau - La « Gauche Valeurs Actuelles »

Notre premier compère s’est rendu célèbre en tant qu’adversaire préféré et partenaire de joutes indéfectible d’Eric Zemmour. D’abord, de 2007 à 2011, sur le plateau « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier, puis, de 2011 à 2021, dans leur émission « Zemmour et Naulleau » sur Paris Première (rediffusée par M6). Soit 14 ans de passe-plat à l’étoile montante de l’Extrême Droite. On pourrait lui laisser le bénéfice du doute et plaider la stratégie sincère de lutte contre l’Extrême Droite par le débat acharné, si cette stratégie ne s’était avérée aussi peu efficace et que, constatant l’échec, Eric Naulleau ne l’avait pas poursuivie pendant si longtemps et avec autant d’enthousiasme. En bon ami du polémiste fascisant, Eric Naulleau a pu assister en VIP, au premier rang, au meeting de Villepinte devenu tristement célèbre par les violences qui l’ont émaillé. Puis, pour poursuivre l’exercice qui visiblement lui manquait il prit plaisir à jouer le pantin « de gauche » aux universités d’été de Reconquête !. Alors que son poulain vole à présent de ses propres ailes, rappelons nous qu’Eric Naulleau, explorant alors le filon des vautours multi-condamnés, avait également signé, en 2013, des « Dialogues Désaccordés » avec Alain Soral (livre retiré des ventes suite à condamnation pour diffamation). Plus récemment, soucieux de la pluralité des médias qui, comme chacun sait, manque cruellement de titres racistes et réactionnaires dont notre démocratie a le plus grand besoin, il a participé, à grand renfort de promotion vidéo, à la campagne d’abonnements de « Valeurs Actuelles ». Enfin, Eric Naulleau ne rate jamais une occasion de plonger à corps perdu dans les différentes batailles médiatiques dont l’actualité a le secret pour, systématiquement, défendre les personnalités de Droite ou d’Extrême Droite, digérer leurs dernières paniques identitaires et fustiger les personnalités de Gauche. Un Homme de Gauche donc... de « Gauche Valeurs Actuelles ».

Michel Onfray - le « philosophe de gauche » préféré de l’extrême-droite antisémite et islamophobe, mais aussi des islamistes djihadistes.

Notre deuxième compère a longtemps été présenté comme « libertaire », s’inscrivant ainsi dans une longue tradition anti-autoritaire de la gauche radicale. Impossible cependant, depuis près de 20 ans, d’utiliser sérieusement ce terme à son endroit.
Il n’aime le socialisme que quand ce dernier est bien d’chez nous, enraciné dans la bonne terre qui ne saurait mentir, et surtout qu’il ne transpire pas la pensée dégénérée d’auteurs étrangers, allemands, voire même juifs. C’est tout le sens de son adoration de Proudhon, magnifiquement retranscrite dans la préface qu’il signe en 2017 du livre de Thibault Isabel, lequel est d’ailleurs l’ancien rédacteur en chef de Krisis, la revue théorique de la Nouvelle Droite, fondée en 1988 par Alain De Benoist. On le voyait en 2012, au micro de Natacha Polony, faire l’éloge du modèle américain où certains états pratiquent la peine de mort et d’autres non : « c’est le principe de l’autogestion » disait-il. On imagine que la récente abrogation, par la Cour Suprême américaine, de l’arrêt Roe v. Wade en matière de droit à l’IVG ne gêne pas ce grand libertaire incapable de penser que le droit d’une entité englobante peut être protecteur face au droit local. Ou quand l’anti-universalisme fait perdre le nord et se substitue à l’émancipation. Sur l’islam, Michel Onfray a la lecture de tous les athéistes dogmatiques qui recherchent dans les textes sacrés les passages les plus révoltants et pensent ainsi en extraire la substantifique moelle, ignorant ainsi volontairement toutes les évolutions doctrinales possibles ou passées qui font du fait religieux un objet d’étude complexe. Cette exégèse primaire en quête de radicalité est aussi la démarche de toutes les orthodoxies religieuses cherchant à redéfinir leur foi comme anhistorique. Michel Onfray a également fait sienne la rhétorique des terroristes (et de l’extrême droite) du « Choc des Civilisations » et de la responsabilité de la France dans les attentats perpétrés sur son sol, appelant donc à cesser de combattre les djihadistes. C’est ainsi qu’il est, en peu de temps, devenu la coqueluche de Daech, puis de Al Quaïda, tant il répétait rigoureusement l’ensemble de leurs justifications.
Comme son complice du moment, il n’a naturellement pas rechigné à tendre le crachoir à Eric Zemmour, longuement et à de nombreuses reprises, pour apprécier ses flatteries de « philosophe enraciné ». Dans la même veine, il a également longuement débattu, sur TV Liberté, avec Alain de Benoist, le penseur central de l’Extrême Droite euphémiquement « nouvelle ». Impossible de présenter Michel Onfray sans mentionner le brulot injurieux envers la jeune militante écologiste Greta Thunberg qu’il a publié en 2019. Une histoire de sage et d’imbécile, de lune et de doigt. 2 ans avant Don’t Look Up, on en a de la chance d’avoir de l’avance en France...
Excédé de la « censure médiatique » dont il était victime et qui le limitait à seulement deux passages télévisés hebdomadaires, il a décidé de fonder une revue autour de sa personne, de ses lunettes plus précisément. « Front populaire » utilise ce symbole majeur de la gauche française, qui commence d’ailleurs par une lutte antifasciste, pour y faire défiler tout ce que la France compte de penseurs et d’éditorialistes d’Extrême Droite. On y regrette, à toutes les sauces, que le « génie français » ne soit pas assez connu et reconnu en France et on y définit une sorte d’identité nationale que l’on défend ensuite farouchement contre tout ce qui pourrait la souiller et qui viendrait tantôt des campus américains, tantôt d’outre Rhin, tantôt de Musulmanie. Bref, tout un programme (de gauche ?)...

Pour dénoncer cette falsification mensongère entretenue par des arrivistes.
Pour que cesse le confusionnisme.
Manifestons Mardi 22 Novembre 2022, dès 15h30 en face du C.U.M de Nice (65 promenade des Anglais)

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