Clermont-FerrandDes violences en marge de la manifestation contre les extrêmes-droites à Clermon-Ferrand

Nous reprenons un article publié sur Médiacoop qui revient sur la manifestation contre les extrêmes-droites organisée ce samedi à Clermont-Ferrand, où la pression policière puis des violences d’extrême-droite ont entaché la journée.

manifestation contre les extrêmes-droites clermont ferrand le 26 mars 2022
Photo de la manifestation Solidaires Clermont

A l’appel du Collectif de Lutte contre les Extrêmes-Droites, une manifestation réunissant 200 personnes, a eu lieu, place de la victoire, samedi à partir de 14H30. Après la dispersion du rassemblement, des militants de Clermont-Ferrand Nationaliste (groupuscule néo-nazi (ndlr : leur drapeau est un soleil noir, symbole du mysticisme nazi)), accompagnés d’autres groupuscules venus d’autres régions, sont allés à la recherche des militants antifascistes afin de les frapper. Deux personnes ont été blessées.

Le rassemblement a été sous tension toute l’après-midi. Les manifestants ont été entourés de militants d’extrême-droite, installés sur différentes terrasses de café. « Nous avions mis en place un service d’ordre, au cas où. » Expliquent les membres du collectif.

Manifestation sous tension

En effet, en plus des militants de Clermont-Ferrand Nationaliste (CFN), des membres de groupuscules violents d’autres villes étaient présents. « On a su que des militants venaient sur Clermont-Ferrand pour « casser de l’antifa. » Expliquent les organisateurs.

La manifestation s’est rendue place de Jaude. Les militants anti-racistes se sont peu à peu dispersés. Malheureusement, quelques militants antifascistes ont été suivis, un fois isolés. Une quarantaine de militants néo-nazis les ont coursés, et ont attrapé une jeune femme et un jeune homme, les mettant à terre, et les frappant au visage et sur tout le corps.

Les néo-nazis ont même filmé la scène et mis en ligne sur leur réseau.

« Ils collent des affiches de Zemmour, matraque à la main »

Ces violences revendiquées par CFN et Guignol Squad (groupuscule de l’extrême droite radicale de Lyon) démontrent bien que ces mouvements ne sont pas simplement formés par les colleurs d’affiche. « On a croisé plusieurs fois ces militants coller pour Zemmour, mais ils ont des matraques télescopiques, en plus des affiches, dans les mains. » Explique une militante de la France Insoumise. « On en est à devoir prendre nos précautions pour coller nos propres affiches ».

Même son de cloche dans les bars. « J’ai accepté pendant quelques temps un groupe de jeunes. Petit à petit, j’ai compris qu’ils votaient extrême-droite. Malheureusement, en tant que gérant de bar, ce n’est pas un motif pour les exclure. » Jusqu’au jour, où le patron se rend compte que son bar est devenu un lieu de recrutement.

Des gérants de bar excédés

« Des jeunes arrivaient et demandaient à parler à un tel ou un tel. » Le gérant commence à se questionner. « Un matin, ils se sont posés sur ma terrasse, avec tous la cocarde sur le t-shirt. » Les jeunes se présentent comme des syndicalistes de la Cocarde, syndicat étudiant d’extrême-droite. « Mais, ils étaient en compagnie des militants de Clermont-ferrand Nationaliste, un groupuscule violent. » D’ailleurs, le gérant du bar en paie les frais. « J’ai dû appeler les policiers car certains de leurs membres embrouillaient mes clients. »

« La violence de leurs idées et de leurs actes »

Dernièrement, une jeune militante de la Cocarde, en master 1 de biologie Santé, demande même au patron du bar, d’enlever l’affiche annonçant la manifestation contre le racisme. « Là, ça a été le truc de trop. Je lui ai bien dit que le racisme était interdit en France, et que je ne voulais plus la revoir, ni elle, ni ses camarades, dans mon bar. J’ai perdu pas mal de clients à cause d’eux.« 

« On a déjà vécu le Bastion Social »

D’autres bars ont été confrontés à la violence de ces groupuscules. « Il y a la violence de leurs idées. Mais pas seulement, ce sont des gens violents, prêts à en découdre. Il faut que la mairie s’empare de ce problème. La police a l’air aussi de les laisser faire. Mais être raciste en France, le dire, avoir des propos et des gestes discriminatoires ce sont des délits. et là, ils se filment en train de courser puis frapper des gens, et encore une fois, on les laisse faire. On a déjà vécu la période Bastion Social, ça nous a suffi. » Explique l’un des manifestants présents ce samedi, place de la Victoire.

Source: https://mediacoop.fr/28/03/2022/des...