BordeauxÀ propos de l’interdiction de Bordeaux nationaliste

Mercredi 1er février, Gérald Darmanin a annoncé en Conseil des ministres l’interdiction du groupuscule Bordeaux nationaliste, alors même qu’il n’avait plus d’activités sous ce nom depuis des mois. Voici l’analyse qu’en fait le collectif antifa Offensive Antifasciste Bordeaux.

« Bordeaux nationaliste », groupe créé en 2016 sous l’appellation du « menhir » (nom donné au local qui abritait les fascistes à Bègles) vient d’être officiellement dissout en conseil des ministres ce mercredi 1er février.

Que les choses soient claires, nous ne nous réjouissons nullement de cette dissolution qui s’apparente plus à une opération de communication du gouvernement qu’à une réelle volonté de combattre les groupuscules fascistes. Nous n’attendons rien de Darmanin et sa clique. Nous considérons que ce gouvernement, habitué à promouvoir des lois autoritaires ou islamophobes, attaquant chaque mouvements sociaux ou contestation, opposé aux travailleurs et dont le seul programme politique consiste à faire du Rassemblement National la première force d’opposition n’est en rien un barrage à la prolifération de ces groupuscules fascisants. De plus, ces dissolutions débouchent bien trop régulièrement sur des reconstitutions, comme on peut le voir à Lyon où les groupes fascistes locaux ne cessent de se reformer, toujours dans les mêmes locaux depuis plus de 10 ans.

Le combat antifasciste se mène avant tout en instaurant un rapport de force à tous les niveaux vis-à-vis des fascistes, d’où qu’ils viennent, tout en construisant localement des solidarités avec l’aide des organisations antifascistes, antiracistes, syndicales et citoyennes.
Le combat contre Bordeaux Nationaliste avait été initié par le collectif Pavé Brulant dès 2017 en alertant au travers d’articles, de tractages et de rassemblements, sur le danger de l’implantation d’un local néo-nazi au sein de l’agglomération bordelaise. Nous avions poursuivi cette lutte dès notre création, notamment l’été dernier suite à leur expédition violente au cœur du quartier Saint-Michel où nous avions appelé au rassemblement puis en débutant un travail d’information et d’actions avec d’autres organisations. A force d’acharnement, de mobilisations et de ripostes, leurs apparitions s’étaient rarifiées, jusqu’à devenir inexistantes depuis cet été.

A l’heure actuelle, ce combat n’est en rien terminé puisqu’un autre groupe s’est reformé sur les cendres de « bordeaux nationaliste » depuis l’été dernier, à savoir la « bastide bordelaise ». Cette bande de fascistes en herbe, à la stratégie politique encore moins claire que celle de leurs prédécesseurs, est tout aussi coutumière des actions violentes. A l’origine des jets de projectiles sur la Pride en juin dernier, une partie avait également pris part aux exactions racistes perpétrées dans le quartier St Michel en juin dernier. Ils sont également à l’origine de différentes agressions sur des personnes isolées dans le centre-ville de Bordeaux ou encore de l’attaque de la réunion publique des deux députés de la NUPES à la fac. Déjà présentée dans un de nos précédents articles, cette poignée de néo-nazi, reprenant la croix celtique en symbole comme leurs anciens camarades, jouit d’une impunité depuis plusieurs mois.

Comme pour « bordeaux nationaliste » et d’autres groupuscules avant eux, nous continuerons notre lutte sur le terrain afin de les faire disparaître. L’extrême droite ne sera jamais la bienvenue, ni à Bordeaux, ni ailleurs !

Offensive Antifasciste Bordeaux